vendredi 20 avril 2012

petite fiction

Trouvé sur internet cette petite histoire fiction (mais est-elle si fiction que ça ?).

2017- Nous nous sommes mariés il y a 5 ans et aujourd'hui est un grand jour : nous venons d'avoir notre crédit de 40 ans pour construire notre petit chez soi.
2020- Les CDD sont généralisés dans l'ensemble de l'Europe, même dans la fonction publique.
Pas question de faire grève ou de revendiquer une amélioration des conditions de travail : trop peur de perdre notre emploi, ils nous tiennent à la gorge.
Depuis qu'ils ont libéralisé l'éducation je n'ai pas trouvé de place à la maternelle pour la petite dernière. De toute façon c'est trop cher, je privilégie les études en CM2 de Tom notre aîné. Ça a un coup certain, mais c'est pas une trop mauvaise école.

Éreintés par nos journées de travail du dimanche qui ne respectent pas plus les horaires que la personne humaine depuis que le code du travail a été démantelé à la demande de Moody's, nous nous abrutissons devant une télé qui débite son modèle monolithique.
- Notre famille vient de s'agrandir, ce n'est pas un choix, mais là encore un avortement était devenu financièrement impossible. Je pense que nous n'aurons d'autres choix que de le mettre en apprentissage à 12 ans.
2036- Nos deux grands font leurs premiers pas dans les universités. Nous nous endettons à nouveau sur 15 ans pour leurs études, pour qu'ils aient une chance d'accéder aux moins mauvaises, les meilleures étant prohibitives...

2045- Aujourd'hui, les européens sont appelés à voter pour les représentants qui siègeront au sein des quatre plus grandes agences de notations. Elles sont un peu comme l'Assemblée Nationale de la Vème république, elles décident de nos choix. Je m'abstiendrais bien mais le vote est obligatoire. Démocratie quand tu nous tiens...
Nous venons d'apprendre que l'assurance groupe qui nous protégeait refuse de continuer à nous couvrir car nous ne sommes plus rentables, or maintenant que la SS et mutuelles n'existent plus...
2052- A 60 ans, nous n'avons pas fini de payer les traites pour les études et voilà que l'on me parle d'un crédit pour financer ma future dépendance.

2057- A 65 ans, nous vendons notre petit pavillon, investissement d'une vie, pour assurer notre retraite, car les pensions ont été supprimées.
2058- A 66 ans, je suis veuve et ne peux prétendre à la pension de réversion de mon conjoint décédé : les pensions de réversion ont également été supprimées ; les cotisations de mon mari sont allées gonfler un fond de pension.
2062- J'ai 70 ans et dépassé l'espérance de vie des femmes qui est aujourd'hui de 66 ans (62 ans pour les hommes). Je m'inquiète, car mes enfants, au lieu d'hériter du petit capital immobilier que mon mari et moi avions espéré leur laisser, hériteront en réalité de nos dettes : les agences de notations viennent de légiférer pour permettre aux banques de répercuter les crédits sur les descendants !

La boucle est bouclée : les grandes lois du capitalisme mondial (1. Précarité 2. Endettement et 3. Abrutissement) ont remplacé ces vieilles et poussiéreuses devises : Liberté, Égalité et Fraternité...
Si j'avais su, j'aurais voté différemment au 1er tour !
Enfin, le passé est dans le passé. Je me contente de revoir, avec mes petits enfants, ces belles et vieilles images surannées de la Bastille, Toulouse, en passant par Marseille: J'y étais...du haut de mes 18 ans, et je me surprends à murmurer « Connerie de vote utile »!

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