lundi 9 avril 2012

Contribution de Roger Delavoix

Campagne présidentielle

LES DEUX GRANDS DEFIS D’AUJOURD’HUI

SONT A LA FOIS

NATIONAUX, EUROPEENS ET MONDIAUX

1 – Notre écosystème est en grand péril

2 – L’oligarchie financière mondiale mène le monde

La France, 5ème économie du monde, est une des nations les plus en capacité de faire évoluer les situations.

La rapidité des communications, qui ne connaissent aucune frontière, fait de la Terre notre village commun.

L’évolution des sciences, technologies et même nanotechnologies (1), l’automation, l’informatique (internet) etc., ont entraîné une telle progression de productivité que nous devrions pouvoir répondre aux besoins humains de tous, tout en exigeant de chacun une contribution (travail, service…), selon ses moyens.

Pourquoi en sommes-nous incapables ?

La cause essentielle réside dans le fait d’être, non pas dans la « coopération » mais dans la guerre « concurrentielle » permanente, qui ne génère, par définition, que des gagnants et des perdants, qu’il s’agisse des entreprises, des nations ou de leurs peuples. Cela peut muter en guerres réelles.

Cette course folle est à l’origine de la plupart de nos difficultés. Des tiers-mondes demeurent, et les « quart-mondes » prolifèrent partout, à la vitesse de la progression des richesses accaparées par une petite minorité.

En France, Sarkozy avec son appel à « Travailler plus pour gagner plus » (heures sup.) accélère évidemment la progression du chômage.

Notre objectif pour ces cinq ans devrait donc consister à engager une stratégie de coopération en lien avec les autres peuples de l’Europe et du monde.

Ceux-ci ne pourraient qu’y aspirer et y entraîner leurs Nations, sachant qu’avec les moyens actuels, les déclins du monde jusqu’à son péril sont évitables.

Nous pouvons retrouver le chemin de l’avenir des générations futures et de l’évolution du monde jusqu’à son Omega positif, tel que le prévoyaient Darwin et le père Teilhard de Chardin entre autres.

I : DEFIS ECOLOGIQUES ET MIGRATIONS

La vitesse et l’importance du « réchauffement climatique » dû essentiellement à la pollution mondiale est telle que de grands experts viennent de déclarer que « si nous ne prenons pas, dès maintenant, des mesures continues et drastiques, nous ne pourrons éviter qu’avant dix ans, peut-être moins, aient lieu les plus grandes migrations du monde », envahissant entre autres l’Europe du sud, sans compter la montée des eaux de zones entières de tous les continents.

Les migrations (surtout économiques) actuelles sont une rigolade par rapport à cela. Or le protocole de Kyoto déjà insuffisant, sera caduc dans sept mois, et aucun nouvel accord international n’est en vue, le sommet de Durban l’an dernier ayant échoué. L’objectif « haut de gamme » demeurerait - mais le déblocage n’est plus envisagé avant la présidentielle de fin 2012 aux USA – ce qui reporterait à 2015 voire 2018 l’entrée en vigueur d’un nouvel accord. (Politis, 13/10/11).

En France, seuls les « Verts » (Eva Joly) et les « Rouges-Verts » (Mélenchon) sont prêts à s’acharner dès les présidentielles à défendre mondialement leurs propositions écologiques (économiques, énergétiques, de transports, etc.)

- N. Sarkozy, par contre, après avoir réduit l’ambition du « Grenelle de l’Environnement », prétend que « cela commence à bien faire ».

- M. Le Pen considère qu’« une ré industrialisation réduira l’effet de serre ».

- F. Bayrou est « pour les OGM » et prétend que « les agro-carburants piègeront le carbone de l’atmosphère ».

- Enfin, F.Hollande plaide « pour la création d’une organisation mondiale de l’environnement ».

Sauf que tout cela demeure insuffisant sans une mutation profonde de notre système économique.

La période de sécheresse que nous vivons depuis le début de l’hiver et la baisse de nos nappes phréatiques que cela induit doit nous rendre tous vigilants (consommation d’eau, de carburants polluants, etc.) et nous incite à interpeller nos représentants politiques.

II: NOTRE HISTOIRE DU XXème s. ECLAIRE LES ENJEUX D’AUJOURD’HUI

Dans nos pays occidentaux, la première partie de ce siècle (avant 1945) a été très dure. Alors que la « mécanisation » naissante aurait dû améliorer la situation de tous, le caractère « concurrentiel » du capitalisme sans règle (dès le milieu du XVIIIème) l’en a empêché.

Ce qu’on a appelé au XIXème s « révolution industrielle » a provoqué une longue émigration des milieux ruraux vers les villes et la montée d’un « immense prolétariat industriel miséreux ».

Parallèlement, les nations antérieurement « monarchistes » puis « républicaines » sont devenues concurrentielles elles aussi.

D’où d’une part :

La naissance d’une classe ouvrière revendicative, partageuse, internationaliste et soucieuse de l’intérêt général (bien commun), qu’elle soit révolutionnaire ou réformiste. D’autre part, la montée individualiste, base du capitalisme et des nationalismes.

Hélas, ce dualisme demeure mondialement. Sauf que le prolétariat salarial (à temps complet) grâce aux résultats des luttes et à l’automation, a pratiquement disparu. Ce sont les chômeurs et précaires qui constituent maintenant un quart monde prolétarien progressant partout sans avoir de moyen de défense (d’où aussi la montée des pays musulmans vers un islamisme anti-occidental).

Sauf aussi que le capitalisme productiviste à dominance monopoliste a créé une oligarchie financière qui n’investit qu’en fonction d’un maximum de profits, et non du bien commun. Elle domine donc les états, qui deviennent déficitaires et en incapacité de décider démocratiquement de l’orientation à donner à nos économies. D’où l’échec des G7 à G20, entre autres.

Mais entre ces deux situations (nouvelles) existe maintenant une immense « classe moyenne » (revenus entre 1500 et 5000 € mensuels) qui, si elle s’organise en citoyenneté active et s’unit, peut devenir la grande force en capacité de faire muter notre société « trustée » en une société « humaniste ». Mais elle est traversée par des courants liés à notre histoire, et que l’on retrouve dans la campagne présidentielle.

C’est actuellement le courant ultralibéral de Reagan et Thatcher depuis les années 80 qui domine le monde et a été très accéléré en France par N. Sarkozy. La majorité de ces classes moyennes pourrait s’y opposer aujourd’hui.

Comme le courant capitaliste sans règle des années 30, ce courant ultralibéral a provoqué une crise encore plus mondiale, dramatique aussi pour les tiers et quarts mondes, et qui insécurise maintenant une partie de ces classes moyennes. D’où aussi la montée, comme en 1934 et les années 40 des nationalismes virant toujours au fascisme. Si des nations sortaient de l’Europe, elles livreraient celle-ci à la Chine !

C’est donc cet ultralibéralisme qu’il faut combattre et remplacer, et non l’européanisation et la mondialisation, qui vont dans le sens de l’histoire, vers l’unité du monde, si elles sont « altermondialistes ».

C’est bien l’abandon de très bonnes lois mondiales comme celles de l’OIT (Organisation Internationale du Travail) par des organisations comme l’OMC (Pascal Lamy, PS) qui nous a plongés dans cette crise. L’ouverture des marchés aux nations était conditionnée par leur obligation de « progression salariale, sociale et environnementale » similaire. C’est ce qui a permis à J. Delors, fédéraliste européen, d’intégrer bien des états qui ont rattrapé la progression d’alors de l’Europe, sans la moindre délocalisation.

Mais la chute des pays de l’Est et les succès libéraux ont entraîné en 2002 non seulement les droites, mais des socialistes et sociaux-démocrates (Jospin, Lamy) et leurs complices syndicaux (CES, CFDT et FO de l’époque) à ce que ces ouvertures s’effectuent sans ces conditions – et hors de tout fédéralisme. C’était revenir à la jungle…

Hélas, la droitisation (vers le FN) de Sarkozy l’entraîne maintenant à encore pire. Après avoir tellement favorisé les riches, avec l’aide de l’UMP de JF Coppé, qui vient d’exprimer sa crainte d’une nouvelle « nuit du 4 août » (qui avait aboli les privilèges et fondé la République), il s’attaque à nouveau très gravement aux salariés et autres classes moyennes, qui l’ignorent encore.

Il avait déjà prévu la « suppression de tous les acquis nationaux » en privilégiant les accords locaux moins importants et non généralisables.

Depuis, en 2004, une loi « Fillon » avait autorisé pour les accords salariaux d’entreprises des dispositions moins favorables que pour les accords de branches. Puis en 2007 une énorme brèche rompt le lien entre luttes sociales et obtention de lois en faveur des salariés.

C’est par ce lien que nous avions obtenu, entre 1910 et 1980 « les retraites ouvrières et paysannes, les congés payés, les 40 heures, le salaire minimum, la retraite à 60 ans, etc. ».

Et maintenant, le « projet Sarkozy 2012 » prévoit une casse des droits sociaux sans précédent : imposition libre de baisse de salaires, suppression de toute durée légale du temps de travail, qui sera décidée par l’employeur. Tout cela devra être inscrit au contrat de travail. Ce serait un recul de deux siècles.

DE GRACE, SALARIES OU NON, REJETONS SARKOZY !

Mais avant de choisir notre candidat, et en référence aux éléments de ce texte, il n’est pas inutile de connaître aussi les racines et certains comportements ou options des principaux autres candidats.

Ainsi, M. Le Pen et le FN ont toujours cherché de grands « boucs émissaires ». Hier les juifs, aujourd’hui les musulmans. Ils sont héritiers politiques de parents pétainistes, intégristes catholiques et monarchistes. Leur modèle est Maurras, champion du pré-fascisme des années 30. Ils sont tellement sociaux qu’ils ont toujours réclamé de l’église qu’elle supprime le « Magnificat de Marie » : Dieu élève les humbles et renvoie les riches les mains vides. Bien sûr, ils ont de grands liens avec le seul pays fasciste d’Europe, la Hongrie de Victor Orban.

F. Hollande est l’ami de Jospin et de Pascal Lamy, même s’il se réfère parfois à Mitterrand, il est bien loin de Roosevelt… Sa seule allusion connue vis-à-vis des textes antisociaux ci-dessus de Sarkozy laisse penser qu’il accorde une plus grande importance aux accords locaux qu’aux nationaux.

F. Bayrou s’appuie sur des principes et des valeurs plutôt que sur des analyses. Ainsi, pour lui, le problème c’est « le chômage » et non « la finance ». Il ne risque donc pas de s’en prendre au système économique et financier qui l’engendre ! C’est idem pour l’endettement : son principe est libéral. Son programme est bien de droite… En quoi est-il centriste ?

Il s’oppose, comme Sarkozy, au mariage homosexuel, ou au droit de mourir dans ce qu’on appelle la dignité, alors que 80% des sondés souhaitent une loi (comme en Belgique et ailleurs) qui écarterait de graves dérives.

Faudrait-il pour les « homos » préférer leur suicide au droit d’aimer et de se marier en conséquence ? Ne pas répondre aux appels désespérés de mourants dont les soins palliatifs n’ont pu endiguer la souffrance ? Où est la charité ?

On sait déjà que les « refus de contraception » avaient entraîné une multitude d’avortements. Pourquoi choisir l’absolu des principes à la miséricorde ?

PAR CONTRE, JEAN-LUC MELENCHON, C’EST LE JEAN JAURES D’AUJOURD’HUI.

Les médias et les tracts vous ont fait connaître

sa fougue et son projet, établis avec tout le « FRONT DE GAUCHE ».

Pour qu’il réussisse avec nous, vivons « la révolution citoyenne » avec lui.

VOTONS ET APPELONS DONC A VOTER POUR LUI

Si nous gagnons, c’est toute l’Europe et le monde

qui chercheront aussi la victoire de l’HUMANISME !!!

Roger DELAVOIX ,

Ancien Secrétaire de l’Union Départementale (1957 à 1967) de la CFDT d’alors,

Membre de la Gauche du Parti Socialiste de 1969 à 2011,

Aujourd’hui membre du PARTI DE GAUCHE

(1) Qui exigeraient une éthique actuellement insuffisante

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