mardi 13 mars 2012

Quelque chose d'incroyable est en train de se passer.

Un excellent article paru le 3 mars dans Médiapart exprime au mieux l'étonnement que nous ressentons tous devant l'évolution de la campagne du candidat du Front de Gauche.


Le réveil a sonné

03 Mars 2012 Par Jean-Jacques Birgé

Quelque chose d'incroyable est en train de se passer. La presse en parle peu. Il n'y a rien de secret, et pourtant la nouvelle se propage discrètement, sans vague, mais à la surprise de tous et de toutes.

La morosité cède doucement et inexorablement devant l'espoir retrouvé.


Car on n'y croyait plus. Les idées n'étaient pas mortes, mais leur réalisation semblait devenue inaccessible, comme une fatalité. Comme si le formatage systématique des consciences nous avait laissés orphelins. Certains disaient que l'on avait les chantres qu'on mérite. Quel

le faute payions-nous pour avoir laissé le monde partir à vau-l'eau ? Le prix de nos désillusions nous reléguait à un défaitisme éclairé, optant pour le moins pire.

La catastrophe annoncée nous laissait impuissants devant la crise orchestrée qui se profile et dont on sent bien qu'elle n'en serait encore hélas qu'à ses premières manifestations. Aucune personnalité politique ne répondait à nos aspirations de changement. Au mieux, leurs débats étaient velléitaires. Je citais régulièrement le philosophe Slavoj Žižek qui se demandait pourquoi chacun imagine sans peine la fin du monde, mais pas celle du capitalisme.

La démocratie, dévoyée, montrait ses limites. Comment prétendre à cette liberté lorsque la manipulation médiatique empêche de penser par soi-même ? Certains refusaient cette mascarade en décidant de ne plus voter. D'autres, dont je suis, avaient toujours

opté pour le moindre mal. Quarante ans de vote utile sans manquer un seul scrutin, est-ce de l'abdication ou de l'hibernation ?

Je me demandais si je n'allais pas m'abstenir pour la première fois, ou voter blanc. Et puis, tout s'est passé très vite. Et pour chacun. Et pour chacune. Et cela ne fait que commencer. Nous sommes à moins de deux mois de l'élection présidentielle et quelque chose d'incroyable est en train de se passer.

Tous les jours, pendant une semaine, Françoise a insisté pour que je regarde Jean-Luc Mélenchon à l'émission Des paroles et des actes sur France 2. J'ai cédé un dimanche matin pour lui faire plaisir. Je me suis dit : "je regarde dix minutes et puis ça va...". Deux heures et vingt minutes plus tard je suis excité comme un pou. Pas un point de désaccord. En plus, le candidat du Front de Gauche a la hargne et de l'humour, ce qui ne gâte rien. Depuis, j'ai une pêche d'enfer. J'ai regardé sur Internet toutes se

s interventions. Il se répète rarement, répond du tac au tac, sa sincérité est évidente.

Aux Lilas où chaque vendredi est organisé un concert, nous avons joué au Q.G. de campagne du Front de gauche. L'écoute attentive du public m'a surpris. Les militants sont investis. Je ne développe ici aucun argument. Il faut l'écouter, lui. Sans culte de la personnalité. Toutes nos idées sont là, dans la bouche d'un tribun hors pair. Quelque chose d'incroyable est en train de se passer.

C'est exponentiel. Il n'y a pas un jour sans que chacun/e convainc une personne de son entourage. Il suffit d'insister à ce que nos interlocuteurs ou interlocutrices s'attardent sur ses interventions (en ligne) pour qu'ils ou elles soient conquis. Mes amis connaissent mon indéfectible implication politique, mais c'est la première fois de ma vie que je m'investis pour un candidat. Et l'étonnant, c'est que nous ne sommes pas seuls. Tout autour de nous - mais vivons-nous dans un petit milieu ? - les conversions nous épatent. On craignait de se retrouver seuls et nous croisons chaque jour de nouveaux adeptes.

Tel ami, petit patron et socialiste convaincu, nous raconte qu'il a acheté L'Huma Dimanche par compassion à un pauvre militant devant le marché et se rend compte que le journal exprime tout ce qu'il pense. Des citoyens qui avaient peur de voir Le Pen se retrouver au second tour sont conquis. Des jeunes qui n'ont jamais voté sont enthousiastes. Je n'en reviens pas, même le coiffeur qui avait voté Le Pen comprend l'enjeu. Les masques tombent. Les tendances s'inversent. Les sondages, pourtant armes de la manipulation, sont passés de 5% à plus de 10% en moins d'un mois. Le spectre de 2002 est entretenu pour nous empêcher d'exprimer un changement radical.

Pourquoi disperser les voix de gauche vers la droite travestie du PS ? Le vote utile aujourd'hui a changé de camp. Le 13 février, François Hollande lui-même avouait au Guardian "La gauche a gouverné pendant 15 ans (...) elle a libéralisé l'économie et ouvert les marchés à la finance et à la privatisation. Il n'y a pas à avoir peur." Devant de tels propos, c'est à nous de fr

émir.


Si vous pensez que je me fourvoie, prenez quelques minutes et regardez l'émission Des paroles et des actes du 12 janvier dernier. Quelque chose d'incroyable est en train de se passer.

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