dimanche 4 décembre 2011

Cultiver en paix

Terre de résistance
2 décembre 2011 par Ada Marguerite, journaliste pour un site d'informations alternatif.
dans LE PROGRAMME PARTAGÉ, PRODUIRE AUTREMENT






Le lobbying de Monsanto et des autres céréaliers rogues commence à sévèrement payer. Victime cette fois-ci, la tradition agricole pluri-millénaire consistant à utiliser le fruit de son travail en semant une partie de sa récolte : une tradition qui sera désormais interdite ou… payante. Déjà retoqués plusieurs fois par la justice, stigmatisés par de nombreuses enquêtes à charge, rejetés par la majorité des citoyens qui ne s’y trompent pas, ces rustres ont donc choisi de pousser à bout l’ensemble de la population avec la complicité de leurs pantins. Avec science, pas à pas, ils ont choisi de tester la résistance psychologique de chacun de nous sur le modèle qu’on nous sert depuis 4 ans : « plus c’est gros, plus ça passe ».

Après le concerto pour flûte de Areva et EDF en faveur du nucléaire, qui fit récemment rentrer le chef de l’État en fusion, ce sera donc : « pour les agriculteurs, ressemer sa propre récolte sera interdit ou taxé », car il est de mauvais goût que tout ceci puisse se faire au détriment du moindre profit. Notamment de celui de Monsanto ou de BASF, perchés à longueur d’année au-dessus du Parlement européen et de la Commission pour faire voter des lois ineptes et forcer la main des peuples ayant eu l’outrecuidance d’aller à l’encontre de leurs intérêts particuliers – tels la France, dont le Conseil d’Etat a été « obligé » de suivre un arrêt de la Cour européenne de justice pour suspendre l’interdiction de l’OGM MON 810 sur notre territoire.

Outre le fait qu’elles ridiculisent une fois de plus cette belle Europe – dont on perçoit quotidiennement, à travers ces intransigeances imbéciles et déconstructives, les limites de sa soumission au système et à la logique financière qui le soutient – ces foutaises au plus haut niveau de décision de l’État illustrent comment ce noyau d’oligarques néo-conservateurs veut faire main basse sur le fonctionnement même de notre société. Il s’agit d’un enjeu de santé alimentaire majeur, il s’agit ici de breveter le vivant.

C’est un terrain de combats, car il s’agit de l’avenir de notre sol, des gens qui y vivent, et des gens qui s’en nourrissent. C’est un terrain traditionnellement lové à droite, sur lequel nous devons aujourd’hui aller bêcher dur pour convaincre cette population globalement assez agée – et apparemment plutôt à l’écoute du Front de Gauche aujourd’hui – que « produire autrement » est possible. « Je réfléchis à la création d’un modèle qui s’appellerait ‘un hectare, une famille, un habitat’ » écrivait Pierre Rahbi. Le bon sens fera resurgir ses idées, et le plus malin est celui ou celle qui s’en emparera juste avant les autres.

Réinventons un modèle de société où le but n’est pas d’être plus riche que son voisin mais au moins aussi heureux. Et pouvoir cultiver notre jardin en paix.

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