lundi 21 janvier 2013

Manif samedi 19 janvier

 Face à l'hôtel de ville



 A l’appel de la "CGT - Actions Sociales" et des organismes humanitaires (Mouvement contre le racisme et l’Amitié entre les Peuples, Black - Blanc - Beur, La Ligue des Droits de l’Homme, Osons la Solidarité, . . .), une mobilisation populaire a eu lieu ce samedi 19 janvier pour interpeller le Député-maire de TROYES, François Baroin et les services du Gouvernement sur la précarité des personnes dépourvues d’hébergement en cette période hivernale.

Le collectif d’associations, de syndicats et de travailleurs sociaux ont dénoncé la situation inhumaine dans laquelle sont jetées des familles, qui, avec ou sans enfants, se retrouvent à la rue ; pour certains sans aucun moyen financier.



Le dispositif d’hébergement d’urgence est saturé
faute de moyens suffisants pour répondre aux besoins.

Des demandeurs d’asile déboutés, sont sommés de quitter leur foyer d’hébergement
sans qu'au préalable soit trouvé un autre hébergement.


Environ 150 personnes sont venues faire entendre leur mécontentement autour de toiles de tentes symboliquement placées sur la neige devant l’Hôtel de Ville pour souligner cette situation inhumaine et intolérable.


Pour en savoir plus, lire ci-après l’intervention des travailleurs sociaux chargés de "sortir de la rue" ces démunis dont certains s’étaient joints à la manifestation.


Intervention de la CGT (commission action sociale de l’union syndicale départementale santé et action sociale CGT Aube) – 18 janvier 2013
§§§§§§§

En France, 8,2 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté avec une grande partie d’entre-elles  qui vivent avec moins de 773 euros mensuels.

La situation sociale et économique continue de se dégrader. Cela se traduit par une augmentation de la précarité, du chômage et de la pauvreté.

Le droit au logement, le droit à l’accueil et à l’hébergement ne sont pas épargnés.

Pour rappel, le précédent gouvernement, en 2011, avait réduit de 30% les budgets dédiés à l’hébergement d’urgence et de 10 à 25% les budgets des centres d’hébergement et de réinsertion sociale.

Dans le département, cela s’était traduit par le désengagement de la Ville de Troyes, par la fermeture de l’accueil Baltet, de la cantine sociale, après avoir fermé l’accueil de jour « les platanes ». Dans le même temps, l’Etat baissait ses dotations, ce qui a entraîné la baisse d’une trentaine de places dites « d’insertion » dans les centres d’hébergement. 

Concernant l’hébergement d’urgence, dans l’Aube, en 2002 il y avait 211 places dans le département de l’Aube (chiffres publiés sur un document « le 115 » du ministère  de l’emploi et de la solidarité).

Aujourd’hui, il n’y a plus qu’une centaine de places en hiver et  moins de 60 places en période non hivernale.

Pourtant la pauvreté grandit et les besoins d’aujourd’hui sont plus importants que ceux d’hier. 

Dans l’Aube, aujourd’hui en plein hiver, le dispositif d’urgence dit « 115 » est régulièrement saturé. En ce moment des personnes à la rue qui demandent un hébergement d’urgence peuvent se retrouver sans solution.

Pour exemple, depuis les grands froids qui ont débuté lundi dernier, quatorze demandeurs n’ont pu trouver de réponses auprès des écoutants du « 115 »  

Dans le même temps, suite à l’injonction du préfet, un établissement CADA (Centre Accueil pour les Demandeurs d’Asile) décide de demander aux personnes hébergées, déboutées de leur demande d’asile, de quitter les lieux sans solution de relogement. Les associations qui refusent d’obéir se voient, elles, infligées des sanctions pécuniaires. 

Dans notre département la DDCSPP (Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Personnes) qui représente l’Etat, n’aurait soit disant « pas connaissance de difficultés sur les dispositifs ». Nous comptons bien lui ouvrir les yeux. Dans un autre département de la région, la DDCSPP « invite fortement » les  associations à ne pas répondre à la demande d’accueil de certaines populations… Toutes ces attitudes inacceptables ne représentent qu’une même politique : baisser les budgets des missions de service public. 

Or cette situation, de laisser des personnes à la rue ou de décider de les y envoyer, est en contradiction avec le code de l’action sociale et de la famille qui prévoit le principe de ne laisser aucune personne à la rue.
De plus dans les établissements d’accueil et d’hébergement, la réduction du nombre de places en urgence et en insertion a amené à une situation d’engorgement du dispositif.

A cela se rajoute, par la diminution des budgets de fonctionnement, des difficultés de plus en plus grandes pour répondre correctement aux besoins des personnes hébergées. 

Enfin, la politique dite du « logement d’abord », initiée par le gouvernement précédent et toujours en vigueur, est un artifice inopérant qui vise surtout à masquer la baisse de moyens dans les centres d’hébergement. D’autant plus que l’Etat diminue les mesures d’Accompagnement Social Lié au Logement (ASLL*, exercées par le Pact, l’Aasea, les Cytises, etc.), qui sont très importantes pour justement aider les personnes à se maintenir dans le logement classique !

Cette situation est inacceptable et indigne d’un pays parmi les plus riches du monde comme le nôtre !

La CGT revendique auprès de l’Etat et des collectivités locales, chacun pour ce qui le concerne :
  • La mise en oeuvre du droit inconditionnel de toute personne sans abri comprenant l’accueil, l’hébergement, l’accompagnement, le relogement, et le déblocage de moyens budgétaires suffisants pour atteindre ces objectifs.
  • Le rétablissement, et l’augmentation, des crédits aux associations travaillant sur
    l’hébergement et le logement d’urgence, et sur l’accompagnement social des
    personnes en situation de précarité.
  • Des moyens pour chaque personne pour pouvoir vivre dignement, sans discrimination
    et quelle que soit leur situation.
  • Le financement total sur des fonds publics d’un accueil de jour comme de nuit,
    24H/24, des personnes sans abri.
(*) Aides Sociales Liées au Logement dont les structures nommées sont habilitées à mettre en
place

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